8 Mai 2018

Je suis plutôt flattée qu’on me retire de sa liste d’amis Facebook parce que je n’aime pas les pédophiles.

S’il en est d’autres, parmi mes amis Facebook, qui m’en tiendraient rigueur, surtout qu’ils soient à l’aise. Supprimez moi sans crainte et sans attendre.

Et que les choses soient claires : je n’ai aucune compassion non plus pour Nordahl Lelandais, pas même pour Charles Manson ou Landru, encore moins pour David Ramault et autres Guy Georges.

C’est sans doute un peu manichéen.

Certains pourraient évidemment m’en faire le reproche. Mais puisque c’est ici, sur Facebook je veux dire, que l’on me supprime d’une liste d’amis parce que je revendique dans la vraie vie mon dégoût pour les pédophiles, n’oubliez pas (enfin.. n’oublie pas puisque nous nous tutoyions) de me retirer aussi de cette liste d’ami dans la vraie vie.

Et n’oublie pas, non plus, que les pédophiles ne sont pas virtuels.

6 Mai 2018

Anecdote de 15h59… :

Je suis toujours étonnée d’entendre des dames en retraite depuis 2000 ans me reprocher de ne pas travailler les jours fériés…

Parce que oui, hier, la librairie était fermée.

Je vous prie, Mesdames (je doute qu’elles aient FB mais on n’sait jamais), d’accepter mes excuses de… « pastoujoursacharnée » au travail.

Pour votre gouverne et votre plus grand bonheur, les 1er et 8 mai tombent cette année, un dimanche.

« Une année d’patron », aurait dit mon comptable. Si bien que lorsque Jésus décide de monter au ciel un jeudi, on l’en sait gré, et on l’honore…

Allez…, j’arrête de me plaindre !!

5 Mai 2018

No Bel mon c..

Bon.

La littérature sauvera le monde, d’accord.

Mais réglons d’abord les affaires culrantes. Courantes.., pardon.

4 Mai 2018

Dans tous les aéroports du monde, il y a des pleurs et des effusions.

2 Mai 2018

Anecdote de ma pause déjeuner :

Elles viennent de s’installer juste à côté de moi, au café.

« – Il fait quoi dans la vie ?

– Il est ssssstatissssticien.

Quand elle dit ça on voit bien qu’il y a beaucoup trop de s pour elle. On aurait presque un peu de temps pour compatir mais voilà que sa copine essaie de poursuivre sans s’appesantir… « A quel endroit ? » Bon ben il manquait que ça 😳😩😩 « A l’Urssaf… » L’autre ne sait plus comment faire pour sortir sa pote de l’embarras. D’un coup (le lieu est petit, intime, cosy à mort), la température monte avec le rouge de ses joues. La pote délicate ouvre la fenêtre, l’air de rien. La rouge rosit. Son téléphone sonne. Nouvelle diversion. Manque de bol on lui demande où elle est.. « A Annessssssy », elle répond.

Je ne sais pas ce que je trouve le plus charmant, ce léger cheveux sur la langue ou ce qu’elle raconte de cet homme pour lequel elle commence d’en pinssssser, cette rencontre récente et naissante, ssses yeux qui pétillent d’étincelles, et l’énergie qu’il mettra bientôt à caresser de sa langue, ce cheveux.

12 avril 2018

Anecdote d’un après midi à la boutique :

Alors que j’écoute Chopin depuis quelques jours, une dame (qui par ailleurs choisit le dernier roman de Foenkinos que j’ai aimé et dont je n’ai pas fini de vous parler) me dit d’un ton plein de reproches « rhoooo là là c’est triiiiiiiste ce que vous écoutez c’est quoi ? On dirait une musique d’enterrement. On enterre quelqu’un ? »

Jacques Higelin, Madame. 

On enterre Jacques Higelin. 

Je ne le connaissais pas intimement, mais je ne suis pas certaine qu’il aurait apprécié Tata Yoyo pour marche funèbre.

13 mars 2018

Anecdote d’un après midi à la librairie :

Elle me demande quelques romans qu’elle a repérés dans des magazines. Evidemment tout est tellement bien rangé ici qu’il y en a un que je devrais trouver mais sur lequel je ne parviens à mettre ni les yeux ni la main. 

Alors elle finit par me dire (parce qu’elle voit bien que je me maudis d’être si désorganisée pour ne pas dire carrément bordélique) que ce n’est pas grave, qu’elle peut patienter le temps que je le retrouve, que j’en reçoive de nouveau, que l’alignement des planètes me donne une meilleure vision de l’organisation spatiale de ces foutus bouquins dans cette foutue boutique… Mais je suis têtue. Je m’évertue. Elle craint que dans quelques secondes je ne sois abattue alors elle me glisse, pour que je comprenne que ce n’est pas grave, que je peux lâcher l’affaire :

« Vous avez vu c’que j’ai encore sur ma table de nuit.. !! »

😳😱😱

Je tiens à préciser ici et à la face du monde, au cas où des oreilles indiscrètes (et il y en avait je les ai vues) propagent des rumeurs que je ne pourrais endiguer, que non. Je ne sais pas ce que cette dame (charmante par ailleurs) a sur sa table de nuit. Je suis d’accord pour l’imaginer, si l’on m’explique, si l’on évoque l’incommensurable, si l’on me confie le besoin d’avoir devant soi, d’être entouré, cerné, protégé. 

Mais non, je n’ai pas vu. 

Et j’ai, bien entendu, retrouvé ce « Giboulées de soleil » à peine elle avait passé la porte…

24 février 2018

Anecdote d’un après midi à la Librairie que j’aimerais ne jamais revivre :

Je vous épargnerai le quart d’heure d’enfer que je viens de vivre ; il faudra me croire sur parole. 

Mais je vous assure que je comprends parfaitement que les hommes qui ont rencontré cette femme soient restés célibataires pour 4 générations à venir. Jusqu’à ce que la mémoire familiale s’éteigne…

16 janvier 2018

Anecdote du soir :

Je viens de recevoir un message via Messenger. Ça m’a l’air grave… 😱😱😱.

« Christelle, je dois reconnaître que je vous aimais bien au début. Peut-être, aurais-je dû me méfier de cette lueur dans vos yeux, de ce sourire passionné, de cette caverne d’Ali baba débordante de livres … Peut-être, oui…

Parce que c’est vous que j’accuse ! Vous qui avez arrangé le premier rendez-vous de ma femme avec lui. Un simple SMS, suffisamment ambigu pour qu’il passe inaperçu dans le flot des communications instantanées et inutiles de notre époque : « Il est arrivé, il vous attend ». J’aurais dû remarquer l’agitation de mon épouse, son empressement à remiser son ouvrage, à se faire belle, à se parfumer… J’aurais dû. Oui. C’est plus facile à posteriori, bien sûr, d’assembler tous ces minuscules détails qui aujourd’hui prennent toute leur signification. Elle est partie vous retrouver donc ; je ne m’en suis pas offusqué, j’avais confiance en elle, j’avais confiance en vous. C’est peut-être ma plus grande faiblesse : croire en la nature humaine, en son essence fondamentalement sincère et charitable. Comment pouvais-je imaginer qu’elle avait en fait rendez-vous avec lui ? Comment aurais-je pu prévoir qu’elle allait passer des heures avec lui alanguie sur toutes sortes de canapés, sirotant un thé dans un bar sans âme ou même lovée dans notre lit bien au chaud sous une couette épaisse ? Oui c’est à cause de vous que tout est arrivé. La semaine puis le week-end, le matin, à midi ou le soir. Elle l’a fait entrer dans notre maison à mon insu d’abord puis ouvertement. Il s’est installé entre elle et moi, sans vergogne, sans aucune gêne. Elle le dévorait des yeux pendant que j’étais là, à quelques mètres d’eux dans la même pièce. Ils passaient des heures ensemble, lui sur ses genoux, elle le caressant. Ils étaient encore ensemble lorsque je m’endormais. C’est vers lui qu’elle se tournait d’abord quand elle se réveillait. Ces derniers jours furent épouvantables. Je n’existait pour ainsi dire plus et ce qui devait arriver arriva : ce soir, je suis seul.

Ma femme est partie avec lui.

Il tenait à lui présenter son père ; elle n’a pas hésité longtemps, elle a compté jusqu’à quatre, comme un compte à rebours. Ils ont pris le train tous les deux pour Lyon. Ils vont probablement passer la nuit ensemble chez une amie.

Tout est arrivé à cause de vous.

Christelle, je dois reconnaître que je vous aimais bien au début… mais je déteste la sortie d’un nouveau livre de Paul Auster. »

9 janvier 2018

Cet homme aime M.

Et tout dire, c’est ça :

(La première qui me répond qu’elle ne craque pas, c’est :

1 – qu’elle ne sait pas lire.

2 – qu’elle est aveugle (je ne suis pas poétesse en passe de faire une performance dans les sous sols de Beaubourg pour l’Ircam mais je peux le lire à voix haute. Suffit d’me demander.)

3 – qu’elle est d’une totale mauvaise foi.

Pour les aveugles de totale mauvaise foi qui ne savent pas lire, je peux trouver une grand mère qui n’a sur elle qu’un billet de 500 euro ; elle ne leur achètera rien et le tour est joué.)

Donc, le propos était :  » Tout dire c’est ça » :

… « Comme si M m’avait tailladé les veines. Y avait jeté un mystère, du vent, des rires d’enfants, la haute mer, des quartiers chauds, un lac, une clairière, les équations de la physique quantique, toute la flore terrestre, une jungle, la joie et la tristesse du monde mêlées, des cloches, ding dong. J’ai envie d’éclater de rire. Tout rit aux éclats en moi. Il y a trois heures je ne savais pas qu’elle existait ; et voici que la vie ou je ne sais quoi de céleste vient de me l’envoyer. À moi nommément. »

C’est beau, n’ai je pas raison ?

Grégoire Bouillier

Le Dossier M

Ed Flammarion.

Annecy 15 Janvier 19h30.

Bistro des Tilleuls.

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