9 septembre 2015

Bon, je dois vous avouer que je n’avais pas spécialement envie de me plonger dans le nouveau Pinçon-Charlot.
Non pas que je n’en sois pas la cible, il faut bien reconnaître que la vente du dernier Laurent Binet a fait de moi une toute nouvelle milliardaire.
Mais voilà. Après avoir dévalisé la boutique Hermès de quelques Carrés Roland Barthes absolument exceptionnels, je me suis rapidement retrouvée sans le sou, fauchée comme les blés au moment des moissons.
Alors cette « Tentative d’évasion (fiscale) », je peux vous le dire en toute aigreur, ne m’intéressait guère…
Et puis voilà, j’ai craqué, je suis curieuse, un bien vilain défaut c’est vrai, mais à mon âge, se refait-on ?
J’ai donc ouvert ce roman d’un drôle de genre… Et je n’l’ai pas lâché. Passionnant. Pas du Laurent Binet mais pas loin.

J’y ai appris par le menu, comment un matin de novembre 2014, Monique et Michel Pinçon-Charlot se sont rendus à Genève sur le quai des Bergues, tout d’Hermès vêtus (là, j’avoue, c’est moi qui extrapole), pour ouvrir ce fameux compte en Suisse.
J’ai compris avec moult détails comment Bercy couvre et étouffe avec complaisance, l’évasion fiscale.
Je me suis même imaginée directrice de Banque en Suisse, good job ! Patek Philippe au poignet et Picasso en tapisserie.
Et puis j’ai repensé au banquier Stern décrit par Régis Jauffret et je m’suis dit que finalement, libraire c’était pas mal comme métier.

Je préfère vous passer les détails de ce vademecum de l’évasion fiscale. Si vous êtes intéressés, vous pouvez sans crainte passer à la boutique ; je me ferai une joie, en toute discrétion bien sûr, de vous rencarder sur la marche à suivre.

A noter : la fraude fiscale aujourd’hui est estimée pour l’Etat Français à 350 milliards d’euro. Si je le note en chiffres, accrochez vous, cela donne : 350 000 000 000. Pas mal, non ? La moitié est détenue en Suisse.

Et ce qui est étonnant, c’est que si l’on croise la liste des évadés fiscaux avec celle des artistes ou hommes politiques qui souhaitent que la France accueille les migrants dans des conditions plus honorables qu’allongés sur la plage face contre sable, il y a de nombreuses redondances…
Etonnant ? J’ai dit « étonnant » ?
Excusez moi… Je pensais « pathétique ».

Les anciens bavardages