24 août 2016

« Elle s’appellera Marie. Elle aura quarante et un ans. Sa peau sera blanche comme un linge propre. Ses cheveux noirs et détachés. À certains moments de la nuit, elle portera une fine couronne faite de feuilles d’été et de petites fleurs violettes et bleues. Sa robe sera toujours la même, ample, les manches longues, fabriquée dans un tissu de velours vert. On pensera qu’il s’agit d’une robe indienne (d’un type de robe portée par les femmes indiennes-made un India). Elle sera pieds nus. Elle fumera. Elle n’apparaîtra pas. Elle sera déjà là. Au bord du lit où mes pieds reposent. Elle ne me quittera jamais des yeux. Elle ne de déplacera pas. Elle sera déjà où mon regard de pose. Elle saura. Elle saura les jours mais ne viendra qu’une nuit. Elle saura partir au matin. Elle saura les heures. Les saisons. Elle saura chanter. Dans les silences, murmurer les chansons. Elle ne connaîtra plus les paroles. Le nom de la plupart des gens. Les villes et les voyages. Elle donnera de importance à ce qui se trouve devant. Aux êtres uniques. Aux soupirs et aux souffles. Elle sourira. »

Toute ressemblance…

« La nuit avec ma femme »
Samuel Benchetrit.
Éditions Plon.

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