C’est un secret pour personne, l’automne arrive, les jours raccourcissent, on commence à rentrer du bois pour l’hiver et à ressortir les doudounes.
Mais ce week-end, il faisait un temps d’été. Encore. Encore un peu. Juste encore un peu. Un temps à profiter de ce soleil qui s’attarde à la chaleur d’une terrasse de café.
À Arles.
Pourquoi pas à Arles.
Tiens, oui, allons à Arles profiter de la chaleur de l’été, encore.
Dimanche et lundi à Arles.
Sauf que voilà.
Allez donc à Arles un dimanche et lundi d’arrière saison…
Tout est fermé.
Les boutiques sont fermées.
Les rideaux de fer sont baissés.
Les vitrines sont vidées.
Les appartements sont fermés.
Les volets sont tirés.
Les glaciers sont fermés.
Les rues sont désertes.
Les saisonniers sont loin.
Sur les portes, c’est écrit « fermé dimanche et lundi » mais on voit bien à la poussière sur la vitrine que depuis des lustres, il n’y a plus eu d’autres jours dans la semaine que des dimanches et des lundis.
Les arènes sont à moitié effondrées.
Personne n’assiste au spectacle.
D’ailleurs il n’y a plus de spectacles.
L’eau de la piscine, même chauffée, refroidit.
Le restaurant de d’habitude est fermé.
Christian Lacroix a pris ses quartiers d’hiver sous d’autres cieux.
Les pigeons ont élu domicile sur la statue de Frederic Mistral.
Les musiciens de rue n’ont rien dans leurs gobelets.
Parfois quelqu’un nous croise, il hâte le pas, il faut rentrer il va faire nuit.
On entend siffler le mistral dans les rues. On remonte son col. On boirait bien un café.
Ah ah ah ah ah ah ah !!!!
J’ai dit « on boirait bien un café ».
AH AH AH AH AH AH AH !!!!
Même le café est fermé. À présent, lundi, mardi, mercredi et jeudi, le café est fermé.
Finalement, on aurait mieux fait de rester à Annecy. Ici, encore, il y a des cafés. Encore. Pour encore un peu de temps. Juste encore un peu de temps.
Karine, Patrice, nous sommes avec vous.